L’acquisition de la connaissance se fait par la conservation de la connaissance qui n’est autre que la mémoire puis, vient la restauration de la connaissance qui se fera par l’association des idées enfin, la combinaison de la connaissance par l’imagination.
Mais, commençons par définir ce qu’est la mémoire.
La mémoire :
La mémoire est une activité biologique et psychique qui permet de retenir des expériences antérieurement vécues.
Il y a énormément de choses que nous oublions complètement, de quelques-unes nous gardons un souvenir net, d’autres nous n’avons qu’un souvenir confus.
Parfois, nous nous rappelons les choses qu’à moitié : nous cherchons l’air d’une chanson, l’auteur d’un livre, la date d’une bataille.
Lorsque nous croyons concevoir une idée pour la première fois et qu’elle nous est suggérée par la mémoire, cela s’appelle une réminiscence.
L’attention, les émotions fortes et la répétition sont les conditions qui gravent le mieux les souvenirs dans notre mémoire.
Les choses entre lesquelles il y a un ordre ou un enchaînement que nous comprenons, se conservent plus facilement dans notre mémoire.
Au contraire, il est plus difficile de retenir les énumérations et les nomenclatures.
C’est pourquoi l’on a souvent recours à des moyens artificiels appelés procédés mnémoniques ou mnémotechniques (procédé capable d’aider la mémoire par des associations mentales) c’est, pour ainsi dire l’art de développer la mémoire.
C’est une technique qui emploie principalement « les vers » plus facile à apprendre que « la prose ».
Comment restaurer nos connaissances ?
Par l’association des idées, c’est-à-dire une technique en vertu de laquelle toute idée provoque par elle-même une autre idée et ainsi de suite, sans qu’il soit besoin d’une excitation extérieure.
Ce phénomène explique la conservation des souvenirs, les pensées qui se présentent à nous dans la réflexion, les distractions qui nous égarent, les mille détours de la conversation, les rêves, le délire, l’interprétation des données des sens, enfin l’intelligence des signes et du langage. Parfois, le butoir des idées fait défaut et l’enchaînement des idées peut aller jusqu’à l’infini c’est ce que l’on appelle « les étranges conceptions des fous »
Qu’est ce que la combinaison de la connaissance ?
C’est l’imagination, qui est le pouvoir d’inventer et de créer.
Au moyen des éléments empruntés à notre expérience passée, l’imagination forme un grand nombre de groupes, d’assemblages nouveaux.
C’est ainsi qu’elle peut enfanter toutes sortes de monstres, de chimères, mais elle peut aussi bâtir des châteaux en Espagne.
Parmi les effets de l’imagination, les plus intéressantes sont celles qui présentent le caractère de la beauté. Le génie ne représentant que la puissance de l’imagination de quelques hommes supérieurs.
L’imagination reproductrice n’est qu’une forme de la mémoire, elle nous permet de nous représenter l’image de l’objet auquel nous pensons.
Par contre, l’imagination créatrice est une faculté spéciale qui nous permet de franchir la porte de la découverte de vérités nouvelles.
Les différents moyens de « construire » nos connaissances se font d’une part par des opérations intellectuelles et, d’autre part, par les principes directeurs de l’intelligence :
« Les Opérations Intellectuelles » : qu’elles sont-elles ?
1-L’attention qui est l’opération par laquelle nous concentrons notre esprit sur un objet, afin de le mieux connaître.
2-La réflexion c’est l’opération par laquelle nous considérons attentivement les idées qui se présentent à notre esprit en nous détachant des objets extérieurs.
3-L’observation ce peut être l’opération par laquelle nous examinons attentivement un objet jusqu’à ce que nous le connaissions bien ou encore une personne.
Le paradoxe de l’observation : Pour observer nous faisons successivement usage de deux procédés opposés : l’analyse et la synthèse.
a) L’analyse consiste à considérer séparément et successivement les diverses parties d’un objet afin de le bien connaître.
C’est ce que nous faisons tous spontanément ex : pour connaître un monument, on en fait le tour, on définit sa hauteur et sa largeur puis, à l’aide de détails on trouve sa date de construction et, ainsi de suite …
Les savants ont toujours procédés de la même façon.
-Pour résoudre un problème de mathématiques, on le ramène à un certain nombre d’opérations ou de constructions plus simples ;
-En chimie on décompose les corps en leurs éléments ;
-En botanique on considère séparément la racine de la plante, la tige, les feuilles, le calice, la corolle, les étamines, le pistil.
Quelquefois, on pratique l’analyse réellement, comme en chimie et en botanique, en détachant les unes des autres les parties de l’objet.
D’autres fois, l’analyse est purement mentale et consiste à porter successivement notre esprit sur les diverses parties de notre étude ex : en mathématiques, en littérature…
Toutefois, l’analyse n’est qu’un procédé provisoire, le travail est à finir parce qu’un objet n’est pas le total de ses parties mais l’ensemble de ses parties coordonnées selon quelques rapports, ex : revenons sur l’exemple de la fleur qui n’est pas la même chose qu’une pincée de pétales, d’étamines et de pistil.
C’est pour découvrir tous les rapports que l’on fait la synthèse.
b) La synthèse réunit les idées que nous avons des diverses parties pour former celle de l’objet entier.
La chimie est la seule science qui puisse opérer les synthèses matériellement, dans toutes les autres sciences elle ne peut être faite que mentalement.
Comment fait-on usage de l’abstraction ?
L’abstraction c’est lorsque nous considérons séparément les divers caractères, les différentes propriétés d’un objet ou d’un être comme par exemple lorsque nous étudions successivement la taille d’une plante, son port, la forme des feuilles, leur système d’insertion, le mode d’inflorescence, le nombre, la forme, la situation des verticilles de la fleur.
Que représente l’idée abstraite ?
L’idée abstraite représente une propriété ou un caractère considéré isolément en dehors des objets qui possèdent cette propriété ou ce caractère.
Presque tous les mots du langage expriment des idées abstraites, il n’y a de mots concrets que parmi les noms et encore ne le sont-ils pas tous ex : la couleur, la sagesse, la justice,la bonté, sans oublier la liberté,l’égalité, la fraternité, etc..
Quel est le danger à réaliser trop d’abstractions ou d’aller trop loin dans les comparaisons?
a)Réaliser des abstractions comporte le danger qui consiste à oublier l’opération par laquelle on a crée l’idée abstraite et croire ou faire croire qu’au mot abstrait correspond un objet réel.
Par exemple prendre pour des objets réels l’espace, le temps, la lumière, le ciel.
b) La comparaison poussée à l’extrême c’est aller trop loin dans la connaissance des rapports qui existent entre les objets ou bien dans des rapports de ressemblance ou de différence, ou encore de situation dans l’espace et dans le temps qui aboutissent à une cause à effet, ou à un principe à conséquence.
D’où l’importance de revenir aux rapports intrinsèques qui tiennent à la nature même des objets et aux rapports extrinsèques qui tiennent à des circonstances extérieures réels.
Toutes les sciences ont pour objet des idées générales on appelle cela « généraliser »
La généralisation est l’opération par laquelle nous formons des idées générales.
L’idée générale est celle qui représente un nombre plus ou moins grand d’objets ou d’idées.
L’opération par laquelle nous réunissons les objets et les êtres s’appelle l’extension c’est-à-dire l’ensemble de ces objets et de ces êtres ou idée générale.
ex : Pour connaître l’extension de l’idée de Français il suffit d’en connaître le nombre.
Comprendre pour mieux retenir :
La compréhension est le sens, la signification, la portée d’une idée générale.
Expliquer la compréhension de l’idée du vertébré, c’est énumérer les caractères qui constituent les vertébrés ex : Animal pourvu d’une colonne vertébrale et, en général de deux paires de membres, les vertébrés forment un embranchement du règne animal dans lequel on peut distinguer cinq classes principales : poissons, amphibiens (ou batraciens), reptiles, oiseaux, mammifères)
Par contre : L’extension et la compréhension des idées de même ordre, croissent en ordre inverse : l’idée de « Français » a plus d’extension et moins de compréhension que celle du « Méridional ».
Lorsque notre mémoire fait jugement :
C’est-à-dire lorsqu’elle unit deux idées en affirmant l’une de l’autre alors que la proposition est l’énoncé d’un jugement.
Puis, notre mémoire peut aussi porter un jugement à posteriori ou à priori selon qu’il est fondé ou non sur les enseignements de l’expérience ou encore un jugement universel lorsqu’il porte sur tous les objets sans exception comme par exemple le fait que tout phénomène a une cause.
Le jugement est général lorsqu’il porte sur un grand nombre d’objets, Exemple : les Italiens sont fiers par contre lorsqu’il porte sur un seul objet on dira que le jugement est particulier ou singulier, ex Mozart est le plus grand des compositeurs.
Qu’elles sont les principales formes de raisonnement ?
Les principales formes de raisonnement sont l’analogie, l’induction et la déduction.
Par le raisonnement nous pouvons prouver la vérité d’une proposition en nous appuyant sur une autre proposition reconnue vraie puis, nous en tirons la découverte d’une vérité nouvelle en la déduisant d’une vérité que nous connaissons.
Mais, le raisonnement peut aussi se définir comme l’opération par laquelle ne pouvant unir directement deux idées et les affirmer l’une de l’autre, nous y parvenons par le moyen d’un ou de plusieurs intermédiaires.
a) L’analogie est une forme de raisonnement qui consiste à juger d’un objet ou d’un être d’après un autre auquel il ressemble.
b) L’induction est une forme de raisonnement qui consiste à s’élever de la connaissance de faits ou d’objets particuliers à la conception de vérités générales.
c) La déduction est une forme de raisonnement qui consiste à tirer d’une vérité générale les vérités particulières qui en découlent, ou à prouver la vérité d’une proposition en montrant qu’elle est la conséquence logique d’une proposition reconnue vraie.
2° La raison et les principes directeurs de l’intelligence :
I) La raison : Faculté au moyen de laquelle l’homme peut connaître, juger et déterminer sa conduite d’après cette connaissance :
Cependant, l’activité intellectuelle a ses lois, les premiers principes s’énoncent ainsi :
II) Les principes directeurs de l’intelligence :
a) Le principe d’identité : une chose est ce qu’elle est, X est X.
b) Le principe de contradiction : une chose n’est pas autre chose que ce qu’elle est, X n’est pas non X. Ce principe est évidemment une conséquence du principe d’identité, c’est pourquoi on ne les distingue pas ordinairement l’un de l’autre.
La conscience ne peut pas réaliser en soi la contradiction, par exemple l’idée d’un blanc non blanc.
c) Le principe de raison : tout ce qui est a une raison d’être. On affirme ainsi que toute chose est susceptible d’être comprise et expliquée, si elle n’est pas comprise, la raison en est dans notre inintelligence et non dans son inintelligibilité.
C’est pourquoi dans sa philosophie de Platon, le principe de raison s’appelle le principe d’universelle intelligibilité.
d) Le principe de causalité : pas de fait sans cause ; la même cause produit toujours le même effet.
e) Le principe des causes finales ou principe de finalité : rien ne se produit sans but, tout être, tout phénomène a une fin, ou encore comme dit Aristote « rien n’est en vain ».
Pour Leibnitz c’est le principe de raison suffisante ou il réunit le principe de causalité et le principe de finalité pour lui, rien n’arrive qui ne soit intelligible, qui ne puisse être entièrement expliqué de manière à satisfaire toutes les exigences de la raison.
f)Le principe de l’obligation morale : ce qui est bien doit être.
Ces principes sont des vérités universelles et nécessaires, universelles, car elles s’appliquent à tous les objets, à tous les êtres, nécessaires, car le contraire en est inconcevable et inintelligible, si tels sont les caractères des premiers principes quelle en est l’origine ?
-Deux théories différentes partagent les philosophes : l’empirisme et le rationalisme c’est à dire; La théorie de la table rase ( où rien n’est encore écrit , par analogie avec une tablette de cire) et la théorie de l’innéité ( caractère de ce qui est inné).
a) Pour les empiristes toutes nos connaissances ont leur point de départ dans l’expérience, l’esprit à l’origine est vide de tout contenu, c’est un tableau où rien n’est écrit, c’est une table sans rien dessus, nous ne sommes que des appareils enregistreurs.
Pour eux les principes premiers sont à posteriori : ils sont la loi de l’expérience.
b) Pour les rationalistes toutes nos connaissances sont dues à notre raison.
L’esprit possède les principes premiers avant toute expérience, ils sont donc « à priori », ce sont les lois innées de l’entendement : nous les savons sans avoir rien appris.
Il faut reconnaître qu’aucune de ces deux théories ne satisfait la raison.
En effet, il est difficile que l’expérience livrée à elle-même, sans l’intervention de l’intelligence, puisse créer les principes premiers et, d’autre part, il est aussi difficile de concevoir ces principes comme tout formés dans l’esprit, indépendamment de toute expérience. Pourtant ne dit-on pas « Nul n’est censé ignorer la loi »
Il est plus probable que ces principes sont à la fois à posteriori et à priori, qu’ils exigent le concours de l’expérience et de l’intelligence.
La raison celle qui nous permet de comprendre, c’est grâce à elle que l’homme a une intelligence active qui ne se borne pas à subir l’impression des objets, mais qui réagit, en les interprétant en vertu des lois dont elle a connaissance.
Régina S.
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A suivre…
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