Lyon le 26 juillet 2010 – Le 1er août entrera en vigueur le Traité d’Oslo interdisant les bombes à sous-munitions (BASM). Il interdit l’emploi, la production, le stockage et le transfert de ces armes dévastatrices. Il prévoit aussi des dispositions novatrices concernant l’assistance aux 500000 victimes des BASM, des mines et des restes explosifs de guerre (REG), qui nécessitent une aide à vie.
Le Traité d’Oslo : une avancée significative du droit international humanitaire
Désormais, les Etats ont huit ans pour détruire l’intégralité de leurs stocks et dix ans pour dépolluer leurs territoires.
Ce traité va au-delà des obligations du Traité d’Ottawa, entré en vigueur en 1999 contre les mines antipersonnel. Il inclut une nouvelle obligation : l’assistance aux victimes pour les Etats affectés. Signé par 106 pays,
il a été ratifié par 37 d’entre eux à ce jour. 89 Etats n’ont pas encore signé le traité dont certains des plus grands stockeurs ou utilisateurs de sous-munitions, comme les Etats-Unis, la Chine, Israël et la Russie.
Une deuxième victoire de la société civile contre la barbarie
C’est une très grande satisfaction pour Handicap International, qui a été le membre fondateur de la Coalition contre les sous-munitions (Cluster Munition Coalition – CMC) en 2003 après avoir initié le combat contre les mines en 1992. « Nous avons mis cinq ans à interdire les mines antipersonnel. Cinq ans ont aussi été nécessaires pour que le traité d’interdiction des BASM soit signé en 2008. C’est la première fois dans l’Histoire que des armes conventionnelles sont interdites grâce à la pression exercée par la société civile » commente Jean-Marc Boivin, Directeur général de Handicap International.
Une position encourageante de la France
Longtemps réticente à l’interdiction des BASM, la France a signé le traité en 2008 et a été le 20e pays à le ratifier en septembre 2009. Le 6 juillet 2010, elle a adopté une loi nationale d’application avant même l’entrée en vigueur du traité. Le gouvernement français a également décidé d’interdire le financement de la production et du commerce de BASM.
La conférence de Vientiane, première conférence des Etats parties au Traité d’Oslo
Se tenant du 8 au 12 novembre au Laos, cette rencontre officielle sera l’occasion pour les Etats parties de confirmer leur engagement à appliquer le traité en adoptant un plan d’action concret, notamment en termes de dépollution et d’assistance aux victimes. Enfin, elle sera l’occasion de mettre en lumière la situation du Laos, pays le plus pollué par les BASM : plus de 260 millions de sous- munitions ont été déversées sur le pays pendant la guerre du Vietnam de 1965 à 1975. Près de 40 ans plus tard, on recense chaque année encore de nombreuses victimes.
La mobilisation contre les BASM doit se poursuivre
Le 25 septembre 2010, Handicap International organise la 16e Pyramide de chaussures dans 31 villes de France. Cet évènement mobilise depuis seize ans l’opinion publique contre les mines antipersonnel et les BASM qui tuent ou mutilent une personne toutes les 90 minutes dans le monde. Handicap International a recueilli plus de 750 000 signature entre 2004 et 2009 dont près de 400 000 sur les Pyramides. Elles ont permis de faire pression sur les Etats et d’aboutir au Traité d’Oslo qui entre en vigueur aujourd’hui.
A propos de Handicap International
Handicap International est une association de solidarité internationale indépendante, qui intervient dans les situations de pauvreté et d’exclusion, de conflits et de catastrophes. Œuvrant aux côtés des personnes handicapées et des personnes vulnérables, elle agit et témoigne pour répondre à leurs besoins essentiels et améliorer leurs conditions de vie. Handicap International s’engage à promouvoir le respect de leur dignité et de leurs droits fondamentaux. »
Depuis sa création en 1982, Handicap International a mis en place des programmes de développement dans plus de 60 pays, et intervient dans de nombreuses situations d’urgence.
Le réseau de 8 associations nationales (Allemagne, Belgique, Canada, France, Luxembourg, Suisse, Royaume-Uni, USA) œuvre de manière constante à la mobilisation des ressources, à la cogestion des projets et au rayonnement des principes et actions de l’organisation.
Handicap International est une des six associations fondatrices de la Campagne internationale pour interdire les mines (ICBL), co-lauréate du prix Nobel de la paix 1997.
Handicap International agit et milite partout où « vivre debout » ne va pas de soi.