J’ai voulu rendre hommage à Bernard GIRAUDEAU spécialement dans cette rubrique « Jazz » d’une part, parce qu’il était passionné de Jazz et, d’autre part, parce qu’il a dit ceci avant de mourir : « De l’humour, du charisme et de l’humanité…bon sang de bon sang !!! De poursuivre « nous irons tous un jour à l’hôpital et pour tous ceux qui n’y sont pas encore allés…cela va venir »… .. « C’est l’un des lieux voire le seul lieu où nous sommes tous égaux. » Bernard Giraudeau a beaucoup lutté contre ce mal qui avait décidé de s’installer dans son corps pendant que d’autres s’occupaient de leur petite personne, de leur médaille, des honneurs….. Un jour la maladie vous happe et met un coup d’arrêt à toutes vos prétentions. Si j’ai décidé de lui rendre hommage dans le contexte Jazz à Juan, c’est pour dire aux « Grands Pouvoirs » comme aux « Petits Pouvoirs » que face à la maladie nous sommes tous égaux. Les « Esprits Supérieurs », vifs et intolérants se retrouveront sur un pied d’égalité un jour où l’autre alors pourquoi pas commencer à s’entraîner maintenant !!!! Comme l’a dit très justement Bernard GIRAUDEAU « nous nous trouvons ou nous nous trouverons tous un jour face à elle ».
LA VRAIE REGINA
Victime moi-même de quatre cancers différents j’avais rencontré Bernard GIRAUDEAU lors d’une conférence de presse, il m’avait dit combien le rôle de chacun d’entre nous façonne le regard sur un événement, sur un lieu et plus grave sur une personne. Aujourd’hui, mon corps n’est toujours pas sorti de la tourmente puisque je suis en attente d’une transplantation pulmonaire, et pour mieux gérer cette situation voire essayer de l’oublier, (au moins quelques instants) je ne cesse d’entreprendre, d’agir, de ne pas être une charge à la société, de regarder les gens dans les yeux, de faire « belle figure » alors que je suis soumise à des contraintes abominables chaque jour. J’essaie de m’immiscer dans le monde du « bien-portant » pour m’apercevoir, malheureusement, que toute la complexité de l’homme éclatera au grand jour lorsque la maladie le rattrapera. Il s’apercevra enfin !!! Qu’il ne décide plus, qu’il n’a plus le pouvoir de donner et de reprendre…parce que viendra le moment où la maladie décidera de tout à leur place… » Ce mauvais sort qui atteint tous les individus, riches ou pauvres, est insaisissable, il vous glisse entre les doigts, comme un serpent qui vous a désigné pour vous lancer son venin. En attendant, vous êtes des femmes et des hommes, vous n’êtes pas des animaux alors rangez vos armes et sortez votre humour et surtout votre humanisme et…quand viendra votre tour vous serez mieux préparés que les autres pour gérer la situation qui vous affecte.
Je vous invite à quelques instants musicaux (de Jazz bien sûr) parce que je sais que ces hommes et ces femmes épris de Jazz représentent une famille, se comprennent d’un simple regard, ne se posent pas la question de savoir si vous êtes noir, blanc, beur, ni de votre notoriété, mais seulement de pouvoir passer un moment fort avec les autres jusqu’à pouvoir entraîner leurs instruments dans leur complicité.
C’est çà le Jazz !!!
Je vous propose, en hommage à Bernard Giraudeau, un morceau d’un fou du Jazz qui a eu, lui aussi, de graves problèmes de santé, et qu’il a composé pour moi lorsque j’étais dans le coma et intubée… Parce que, m’a-t-il avoué « les vraies valeurs ce n’est pas le nom, ni l’étiquette que l’on porte, c’est de savoir faire parler son cœur, le reste n’a pas beaucoup d’importance » !!
« Un pied sur la terre »
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Texte : Régina
Photo : Patrick GAUTHEY
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