Martin Scorsese
Martin Scorsese
Quentin Tarantino
Quentin Tarantino

Si l’on veut passer de Martin Scorsese à Quentin Tarantino, il suffit de traverser les années 70 puis 80 pour arriver jusque dans les années 90.

Mais l’on peut aussi aller au Festival de Cannes à la remise de la palme d’or au cinéaste italo-américain pour Taxi Driver et attendre 18 longues années (une majorité en France!) pour assister à la consécration de Pulp Fiction durant la même cérémonie. Enfin, on peut toujours se contenter de voir ou revoir Robert De Niro et Harvey Keitel à leurs débuts chez Scorsese et comprendre comment Tarantino a lui aussi apprivoisé ces deux grandes figures du cinéma des années plus tard.

Pour moi, passer de Martin Scorsese à Quentin Tarantino, c’était simplement franchir une porte, descendre plusieurs marches puis ouvrir une autre porte qui débouchait en bas des célèbres marches du Festival de Cannes.

Je m’explique: il y a trois années maintenant, j’ai eu la chance de pouvoir participer à la soixantième édition du Festival, et le mardi 22 Mai 2007 j’ai été convié sur invitation officielle à une projection, en marge de la sélection officielle, en présence de Martin Scorsese (si je me souviens si précisément de la date c’est que j’ai précieusement conservé le billet d’entrée de cette fameuse soirée). Le film projeté ce soir-là Transes du réalisateur Ahmed El Maanouni était présenté au public dans le cadre de la Fondation de Martin Scorsese qui, pour ceux qui l’ignoreraient, s’occupe de la restauration et de la conservation du patrimoine cinématographique mondial.

Si Scorsese est un grand cinéaste, c’est aussi un grand amoureux du 7e Art (je vous conseille vivement à ce sujet de voir l’édition DVD de ses « voyages à travers le cinéma américain et le cinéma italien ») et… un tout petit bout d’homme qui n’a pas manqué d’être « ovationné » par les  spectateurs comme il le méritait très justement. Présent dans la salle également le réalisateur Fatih Akin à qui l’on doit le très beau film De l’autre côté (sorti en 2007). Ce qui nous donne un cinéaste américain venu présenter un film marocain avec un réalisateur turc! (vous comprenez maintenant pourquoi Cannes est un festival international…)

Après une mini conférence et la projection, Martin Scorsese s’en alla comme il était venu escorté par une horde de gardes du corps… un peu déçus, nous décidons, mes amis et moi, de rentrer à notre hôtel, lorsque ayant franchi le seuil de la porte qui nous conduisait dehors, nous nous sommes retrouvés à côté des grandes marches rouges du palais des Festival. Une voix dans un haut-parleur annonce alors que ce soir a lieu la montée des marches de l’équipe du nouveau film de Quentin Tarantino, Deathproof.

L’avantage d’une montée des marches à 22h c’est que le public si assidu de la séance de 19h est rentré chez lui, et que la voie est beaucoup plus dégagé. Nous avons alors pu admirer les magnifiques robes que portaient les actrices du film, découvrir un Kurt Russell rajeuni et un Tarantino fidèle à son habitude de se sentir à Cannes comme chez lui.

Nous avons même eu droit à un signe de sa part car à côté de nous un journaliste ne cessait de hurler son nom dans l’espoir qu’il se retourne ce qu’il a finit par faire. Il nous a adressé un signe de la main avant de s’engouffrer dans l’immense salle du palais.

C’est aussi cela la magie de Cannes: pouvoir passer en revue deux hommes qui représentent à eux deux quarante années de cinéma et tout cela sans même avoir cherché à le faire!

Natacha Gauthey.
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