Comme nombre de métiers industriels, le secteur de la soudure peine à intéresser la génération Y. Pourtant, même en contexte de crise économique, le métier de soudeur(-euse) continue de recruter et poursuit des mutations à même de séduire les jeunes férus de technologie !

A l’occasion de la semaine de l’industrie, du 7 au 13 avril 2014, WorldSkills France propose de redécouvrir le métier de soudeur (-euse) à travers les témoignages de Marine et Guillaume, deux jeunes soudeurs sacrés champions de France aux Finales Nationales des Olympiades des Métiers, dans le cadre de la WorldSkills Competition.

« Je suis totalement épanouie dans mon travail »

Issue d’une famille de soudeurs, Marine Bregeon se passionne très tôt pour ce métier presque exclusivement masculin. Suite à sa victoire lors des Finales Nationales des Olympiades des Métiers, elle participe en 2009 à la WorldSkills Competition de Calgary, au Canada. Depuis, elle continue à s’engager dans la compétition, en tant qu’assistante de l’expert métier soudeur.

« C’est lors de la 41è édition de la WorldSkills Competition que j’ai rencontré mon employeur actuel, le PDG du Groupe DCNS (Division Energies et Infrastructures Marines), fabriquant de sous-marins pour la marine nationale. Après avoir travaillé comme formatrice en soudure, j’avais très envie de retourner sur le terrain et j’étais curieuse de découvrir ce secteur. J’ai rapidement été embauchée en CDI et je suis aujourd’hui totalement épanouie dans mon travail ! »

« J’ai la passion de l’acier »

Guillaume Masure découvre la soudure au collège, en cours de Technologie.

Séduit par le travail des métaux, il décide d’en faire son métier. Après avoir été sacré Champion de France lors des 41èmes Finales Nationales des Olympiades des Métiers (Paris,2011), il obtient à la WorldSkills Competition de Londres l’un des meilleurs scores jamais obtenus à l’international par un candidat français en soudage. Aujourd’hui, il est formateur à l’institut de Soudure et restaure de vieux véhicules en parallèle.

« J’ai toujours adoré travailler l’acier. Depuis longtemps, je pratique la soudure dans le cadre de ma passion : restaurer et customiser des motos et des vieilles voitures.

Aujourd’hui, cette passion représente la moitié de mes activités. Le reste du temps, je suis formateur, et je prends toujours un réel plaisir à transmettre mon savoir ».

Quelques données clés sur ce métier en tension

« 37% des besoins de nos entreprises clientes restent non pourvus, faute de candidats adaptés », déplore François Béharel, président du groupe Randstad France

3 secteur d’activités parmi les plus demandeurs : « le nucléaire, la chaudronnerie, la pétrochimie s’arrachent les soudeurs et les embauchent tout de suite », explique François-Xavier Mornet, responsable Centre Expert maintenance et métallurgie chez Randstad.

90% des jeunes soudeurs décrochent un emploi moins de 3 mois après la fin de leurs études.

3000 soudeurs recherchés chaque année d’après l’ONISEP.

Métiers de Soudeur

Un métier à la reconquête des jeunes

Face à une pénurie de soudeurs(-euses) qui grève la compétitivité des entreprises industrielles françaises, l’Institut de la Soudure, partenaire de WorldSkills France dans le cadre des Olympiades des Métiers, met en place une série d’actions à destination du grand public et notamment des jeunes.

« Nous devons aller au devant du public pour montrer concrètement les tâches accomplies par les professionnels de la filière mais aussi les perspectives d’évolution auxquelles ils peuvent prétendre », explique Laurence Mizrahi, responsable communication de l’Institut de Soudure.

« Dans le cadre du salon Industrie Paris 2014, nous avons proposé des tests et des essais de soudage en condition réelle et virtuelle.

Encadrés par 3 formateurs, les jeunes sont équipés de veste, cagoule et gants de soudage pour souder. Durant cette semaine de l’industrie, des centres régionaux de l’Institut se déplaceront dans les classes de jeunes pour leur faire découvrir nos métiers. »

Un métier de plus en plus technologique

-Niveaux de formation : du CAP au BAC+5

-Types de postes : ouvrier qualifié, technicien, chef d’atelier, ingénieur soudeur…

-Lieux de travail : en atelier, en usine, sur les chantiers

-Secteurs: aéronautique, nucléaire, pétrochimie, agroalimentaire, environnement…

-Compétences requises : dextérité, précision, capacités d’analyse des plans d’assemblage, connaissance des propriétés des différentes métaux utilisés pour anticiper leurs déformations (acier, inox, aluminium…)

-Récentes évolutions du métier : La robotisation et l’automatisation s’étant développées dans les usines, un soudeur doit désormais être capable de manipuler des machines complexes (cellules robotisées de soudage à l’arc, machines à souder par faisceau d’électrons). Depuis plusieurs années déjà, la part de « travail à la chaîne » (encore très présente dans l’esprit des 18-25 ans de l’enquête IFOP*) a nettement diminué, laissant la place à des emplois hautement qualifiés, aux compétences plus variées (capacités relationnelles, autonomie, prises d’initiative, informatique…)

* Etude IFOP (Institut Français d’Opinion Publique) sur les jeunes et les métiers de l’industrie, publiée le 12 novembre 2013.

A propos…

…de la WorldSkills Competition

La WorldSkills Competition rassemble tous les deux ans, sous l’égide de WorldSkills International, près de 1000 candidats de moins de 23 ans, venus des cinq continents, pour s’affronter dans une quarantaine de métiers allant du Végétal aux Nouvelles Technologies, en passant par l’Industrie, l’Automobile, l’Alimentation, les Services, la Maintenance ou encore les métiers du Bâtiments & Travaux Publics.

Une occasion unique pour ces jeunes de mesurer leurs compétences à l’international et de donner une image juste, vivante et dynamique des métiers d’aujourd’hui.

…de WorldSkills France

En France, l’évènement international est préparé, relayé et coordonné par WorldSkills France et soutenu par de nombreux partenaires : pouvoirs publics nationaux, régionaux, partenaires sociaux, entreprises, établissements et organismes de formation. WorldSkills France coordonne les processus de sélection régionaux puis nationaux qui aboutissent à la constitution de l’Equipe de France des Métiers qui défendra les couleurs de la France lors de la compétition internationale.

Par sa forte implication dans le réseau international de WorldSkills, WorldSkills France contribue activement à valoriser le niveau de compétences et à renforcer l’image de marque des métiers et de la formation professionnelle qualifiante.

Pour plus d’informations: www.worldskills-france.org