MIDEM 2012 A CANNES AVEC « PRODISS » AU MAJESTIC BARRIÈRE…

L’Union du Spectacle Musical et de Variété PRODISS » conviait les acteurs du Marché de la Musique au majestueux Salon DINARD du Palace le MAJESTIC BARRIÈRE lundi 30 Janvier 2012 de 12h45 à 15h.

C’est Nicole TORTELLO-DUBAN, Déléguée Générale de PRODISS, qui introduira ce déjeuner studieux .

(Cliquez sur les photos)

Ecoutez Nicole TORTELLO-DUBAN en audio…

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Quel avenir pour les spectacles musicaux et la variété ?

Au menu : tours de tables portant notamment sur la création du Centre National de Musique (CNM), l’actualité du marché de la musique et de l’économie numérique, les réactions à chaud de personnalités telles que le Sénateur Maire de Grasse Jean-Pierre LELEUX, Jules FRUTOS Président de PRODISS, Bernard MIYET Président du Directoire de la SACEM, Pascal NEGRE PDG d’UNIVERSAL MUSIC…

Ecoutez Jules FRUTOS en audio…

Une situation de crise

Effondrement des investissements au détriment de la création française et de la diversité culturelle. Des coûts de production doublés en 5 ans . Des TPE asphyxiées par une législation sociale et fiscale instable et pénalisante.

Trafic des billets de spectacles

Toujours plus d’arnaques devant les salles et sur la Toile
Consommateurs, artistes et Etat victimes d’un fléau qui prospère
Ecoutez Jean-Pierre LELEUX en audio…

A l’ère numérique, pillage systématique !

Hold-up des concerts retransmis en direct sur Internet
Aucune protection légale, aucune compensation financière

Des Tournées internationales, véritables casse-tête chinois

Des spectacles menacés faute de visas ou autorisations de travail délivrés dans les temps
Une législation pléthorique avec un risque de double imposition

074 — Monsieur le Sénateur-Maire de Grasse Jean-Pierre LELEUX en présence de Jules FRUTOS et Pascal NEGRE sur la droite de la photo et de Bernard MIYET sur la gauche de la photo

Insonorisation et accessibilité : salles en danger faute de cohérence culturelle

20 M€ sont nécessaires pour éviter la fermeture des établissements privés

Coûts des travaux financés par les pouvoirs publics

336 M€ pour la Philharmonie de Paris,
78 M€ pour La Gaîté Lyrique !

(Cliquez sur les photos)

Ecoutez Stéphane WEHRLE en audio…

Face à cette situation de crise, l’urgence d’un plan d’actions s’impose…

Soutenir la production et la diffusion des spectacles de variété et de musiques actuelles,

A l’instar du cinéma, doter les professionnels d’un établissement public fort et d’un crédit d’impôt complétant le dispositif fiscal du disque,

Stimuler l’emploi et libérer le potentiel des PME,

Sanctionner pénalement la revente non-autorisée des billets de spectacles,

Faciliter l’accès aux spectacles dans le respect d’une politique tarifaire maîtrisée,

S’inscrire dans la défense d’un internet civilisé,

Ecoutez Jacques RENARD en audio…

Protéger le spectacle vivant et l’indemniser contre le piratage

Un droit de propriété intellectuelle pour protéger la scène

Une participation des diffuseurs de contenus au financement de la création

(Cliquez sur les photos)

Ecoutez Bernard MIYET en audio…

094 — Bernard MIYET en compagnie de Monsieur Le Sénateur-Maire de Grasse Jean-Pierre LELEUX

Favoriser la mobilité internationale des artistes et des techniciens

S’inspirer des règles applicables aux cadres de haut niveau

Mettre en place un guichet unique d’information

Sauver les salles de musiques actuelles privées

Nécessité d’une ambition politique et d’une adaptation de la législation

Appel à une action coordonnée avec l’Etat et les collectivités territoriales

Quelques chiffres

PRODISS assiste à un ralentissement du marché

Baisse de 5% des recettes de billetterie et stagnation de la fréquentation en 2010

Baisse de 4% sur les perceptions SACEM du spectacle vivant

Baisse de 30% des investissements sur le développement d’artistes

PRODISS constate une diversité de la scène en péril

22% sur la fréquentation des salles pour les artistes en développement entre 2006 et 2009

15% des représentations concentrent 49% de la fréquentation et 36% de la billetterie

5,9% de baisse depuis 2007 pour les concerts de musiques actuelles sur le répertoire SACEM

Ecoutez Marc THONON en audio…

Les producteurs, diffuseurs et salles privés de musiques actuelles et de variété s’engagent ensemble pour :

La reconnaissance du rôle fondamental des entrepreneurs de spectacles privés aux plans culturel et économique

Une modernisation profonde du cadre législatif applicable aux PME du secteur

La mise en œuvre d’un plan d’actions ambitieux avec la création d’un Centre National de la Musique et de la Variété pour les acteurs de la filière musicale .

Ecoutez Pascal NEGRE en audio…

Petit rappel sur la filière du spectacle …

Les entrepreneurs de spectacles du secteur privé…

La scène est devenue un vecteur fondamental de révélation de talents, de diversité culturelle, un terrain d’expression essentiel pour l’artiste. Pour ce faire, trois acteurs interviennent dans l’écosystème économique du spectacle vivant musical et de variété : les producteurs, les diffuseurs et les salles de spectacles .

Ecoutez Didier SELLES en audio…

LE PRODUCTEUR

Sa mission consiste en la découverte de talents, la création des spectacles, une stratégie de marketing et de promotion, la commercialisation du spectacle, financement de l’investissement, une prise de risque sur la globalité de l’exploitation du spectacle, la gestion logistique et production exécutive des tournées.

Le producteur de spectacles assume l’investissement sur l’ensemble de l’exploitation des spectacles de l’artiste à l’année. Il s’agit d’une économie de « prototype » : les rares succès permettent de compenser les investissements importants sur les autres spectacles. Tout lancement d’un nouvel artiste est déficitaire et représente un investissement sur le long terme

Ecoutez Fleur PELLERIN en audio…

Une prise de risque très importante pour des bénéfices minimes
Investissement pour une première tournée de petites et moyennes salles = plus de 100 000 €
Investissement pour une tournée de salles de plus de 5 000 places = plus de 1 M€
Résultat net moyen des sociétés de production = environ 2%

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Ecoutez Gilles BABINET en audio…

LE DIFFUSEUR/PROMOTEUR LOCAL

Leur mission s’analyse comme un représentant local du producteur générateur, un investissement et prise de risque sur une ou plusieurs représentations en local, la promotion et la communication locales, l’accueil technique et logistique des spectacles en tournée.

Le diffuseur achète le spectacle au producteur générateur pour le diffuser dans la zone géographique sur laquelle il intervient. Ce producteur local assume une part du risque financier lié au spectacle.
Grâce à sa connaissance du terrain, le diffuseur peut réaliser des actions de promotions locales permettant à l’artiste de développer son public en région. Il participe à la découverte des artistes locaux et à leur développement.

Ecoutez Denis LADEGAILLERIE en audio…

LA SALLE

Optimisation du lieu avec le contenu artistique et technique du spectacle
Accueil technique et logistique des productions
Accueil du public en toute sécurité et dans les meilleures conditions possibles
Achat éventuel de spectacles en vue de leur diffusion

La performance de l’exploitant de salle réside dans sa capacité à s’adapter à toutes situations artistiques, techniques et organisationnelles. En relation permanente avec le producteur de spectacles, le diffuseur, les prestataires techniques et le public, l’exploitant de salle est confronté à toutes les évolutions réglementaires et technologiques.

Ecoutez Eric HAMILLE en audio…

Conséquence de l’effondrement du marché du disque et de la crise consécutive de l’industrie phonographique, les producteurs de spectacles musicaux et de variété sont plus que jamais des acteurs vitaux pour le financement de la création. Aujourd’hui, la pérennité des entreprises de spectacles qui financent le maintien d’une offre diversifiée est menacée.

Mais ils ne peuvent assurer, à eux seuls, le maintien d’une offre de qualité et diversifiée. Les producteurs de spectacles sont dépendant, pour la promotion de leurs spectacles , des maisons de disques qui bénéficient de l’exclusivité des droits de l’artiste; Ils sont également dans un rapport de dépendance vis-à-vis des grands médias et de leur politique éditoriale.
Arriver à faire émerger un artiste sans le soutien de ces médias prescripteurs relève de la mission impossible ou nécessiterait des moyens colossaux; Il en résulte une concentration croissante du public vers une minorité d’artistes surexposés médiatiquement. La diversité et le renouvellement de l’offre sont menacés.
Pour comprendre la situation de crise actuelle, il est important d’examiner l’évolution de la filière.

Ecoutez les différents échanges en audio…

Avant 2003

Le déficit des tournées des artistes en développement est généralement comblé par un « tour support » de la maison de disques et par des aides suffisantes. L’investissement de promotion et de marketing est assumé en grande partie par la maison de disques, dans le cadre de la sortie de l’album.

Ecoutez la conclusion de Monsieur Le Sénateur-Maire de Grasse Jean-Pierre LELEUX en audio…

069 — Monsieur le Sénateur-Maire de Grasse Jean-Pierre LELEUX

De 2003 à 2006

L’investissement de promotion et de marketing se transfère peu à peu sur les producteurs de spectacles avec le recrutement d’équipes permanentes dédiées. Les producteurs de spectacles doivent, de plus en plus, assumer seuls la promotion des artistes et les choix de stratégie marketing. Mais le marché, dont la demande est forte, compense cette situation par des prix d’achat de spectacles et des prix de billets relativement satisfaisants.

Ecoutez la conclusion de Jules FRUTOS Président de PRODISS en audio…

De 2006 à 2009

Les coûts de promotion des producteurs de spectacles passent de 2 à 5 % de leur chiffre d’affaires.
Les « tour support », quant à eux, diminuent de moitié. Le marché du spectacles se concentre sur les évènements exceptionnels (gros festivals d’été et stades, artistes internationaux pour la plupart) : les 10 tournées les plus importantes totalisent 50% des perceptions de la SACEM. Dans le même temps, les artistes en développement connaissent des difficultés croissantes et une baisse de fréquentation de 21%. Les collectivités territoriales diminuent leurs budgets consacrés à la diffusion ou ne se tournent plus que vers les « valeurs sûres ».

Dans ce contexte, les aides deviennent très insuffisantes. Un plan de soutien exceptionnel de 1,5M€ est mis en place par le CNV pour éviter la fermeture des entreprises, mais il ne suffit pas à compenser les pertes de revenus du millier d’affiliés. Les producteurs de spectacles n’ont plus de capacité d’investissement suffisante.

2010

La plupart des majors et certains indépendants du disque décident d’inclure dans leurs contrats d’artistes le reversement d’une quote-part des recettes des tournées à leur profit. Conséquence de la crise économique, les 50 tournées mondiales les plus importantes perdent 12% de recettes. En France, le CNV enregistre une baisse de 5% de la billetterie sur les spectacles musicaux et de variété.

Discours de Monsieur le Sénateur-Maire de Grasse Jean-Pierre LELEUX

Les conséquences sur la production française

Avec une profitabilité moyenne de 2% de leur chiffre d’affaires, les producteurs de spectacles n’ont pas les moyens de supporter l’ensemble des surcoûts liés à l’évolution de leur métier. Il en résulte une réduction, prévue sous cinq ans, du nombre d’artistes « nouveaux talents », chez les producteurs de 50%, des difficultés sur 1/3 des artistes installés et 1/4 des artistes confirmés. Soit environ 220 tournées d’artistes et spectacles français menacés annuellement, dont 10 grosses productions.

Pascal NEGRE

Les artistes français et la scène

Part de marché des artistes produits en France > 60%
Plus de 1000 artistes ou spectacles français professionnels en tournée dont :
5% (50 artistes) dans les salles > 3 500 places
30% dans des salles moyennes ( de 1000 à 3500 places)
65% dans de petites salles, le « cœur du métier »

Revente non-autorisée de billets de spectacles 30 Janvier 2012

Les producteurs de spectacles vivants militent depuis de nombreux mois pour que leur soit donné les moyens juridiques de lutter contre la revente non-autorisée de billets de spectacles.
Ce phénomène est le plus souvent le fait de sites internet, montés pour l’occasion. Ces sites proposent à la revente des billets sans en disposer, voire même, sans avoir l’assurance que le spectacle aura lieu, et ce le plus souvent à un prix prohibitif par rapport à la valeur faciale du billet.

Ces pratiques, qui se développent de manière exponentielle, sont préjudiciables :

Aux consommateurs, car elles sont souvent l’occasion d’escroquerie, comme en témoignent les nombreuses plaintes reçues par les associations de consommateurs,

Aux producteurs et aux artistes, car les consommateurs abusés pensant généralement, de bonne foi, que les producteurs sont à l’origine de ces abus,

Au public, car elles provoquent des troubles aux abords des lieux accueillant les spectacles et manifestations du fait des personne ayant été abusées t pensant disposer de titres d’accès valables. Ce problème est particulièrement aigu dans les grandes enceintes, accueillant de nombreux spectateurs, comme le Stade de France.

Les organisateurs de manifestations sportives sont tout autant victime de ces pratiques. En conséquence, la loi « Ethique et Sport », votée le 20 janvier dernier, est venue sanctionner le fait de vendre des titres d’accès à une manifestations sportive de manière habituelle et sans l’accord de l’organisateur. Cette loi a été adoptée en première lecture à la suite d’un vote conforme des deux assemblées.

Le secteur du spectacle subventionné dispose également d’une loi, depuis le 27 juin 1919, qui interdit également la revente de billet;

Seul le secteur « privé » du spectacle vivant se voit aujourd’hui dans l’impossibilité de lutter contre cette pratique, ce qui crée une disparité injustifiable. Acteurs économiques et consommateurs ne disposeront pas des mêmes droits et obligations, selon que l’on considère la revente d’un billet d’une manifestation sportive ou d’un spectacle.

Malgré le soutien de nombreux parlementaires, aucun texte n’a pu être adopté à ce jour pour le spectacle vivant. Une infraction spécifique a été adoptée dans le projet de loi « renforçant des droits, la protection et l’information des consommateurs » de M Frédéric LEFEBVRE visant à renforcer la protection des consommateurs mais la discussion en deuxième lecture de ce texte n’est toutefois pas prévue à ce jour.

Il est urgent d’agir avant la fin de la législature en cours pour rétablir l’équilibre de traitement entre les billets de manifestations sportives, aujourd’hui protégés par la loi éthique et sport, et les billets de spectacle, qui ne bénéficient d’aucun e protection.

Notre demande consiste à introduire dans la proposition de loi n°4197 visant à modifier le régime de responsabilité civile du fait des choses des pratiquants sportifs, présentée par M. le député Eric Berdoati le 24 janvier dernier, un amendement pour étendre au billet de spectacle le bénéfice de la disposition adoptée pour des billets de manifestations sportives.

Il pourrait aussi être également envisagé d’inscrire rapidement à l’ordre du jour du Parlement la proposition de loi contre les escroqueries en matière de billetterie culturelle et sportive présentée, à l’initiative de Mme Marland-Militello, par de nombreux députés. Un vote conforme en première lecture, des deux assemblées permettrait de fournir une solution aux acteurs du spectacle vivant avant la fin de la législature.

Texte: Régina Seigle
Photos/Audios : © Gérald Vaysse (cliquez sur les photos)
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