Berlin, ville conquise
La ville fut conquise par les troupes soviétiques en 1945 et occupée conjointement par les alliés.
Au blocus de Berlin par l’URSS en 1948-49, les alliés répondirent par un pont aérien.
La ville est divisée en Berlin-Ouest, agglomération correspondant aux anciens secteurs d’occupation des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France (480 km2 et 1 985 000 habitants) dépendance de fait de l’Allemagne fédérale et, en Berlin-Est (403 km2 et 1 098 000 habitants), capitale de la République démocratique allemande.
Au matin du 13 Août 1961, le Berlinois se réveillent sur une vision d’effroi : un réseau de barbelés sépare dorénavant Berlin-Est de Berlin-Ouest ( secteurs occidentaux et soviétiques)
L’opération « muraille de chine », décidée par Walter Ulbricht et Erich Honecker vise à endiguer l’exode des ressortissants de la RDA vers la RFA.
Dés l’aube, près de 25000 miliciens se postent à la frontière, les chars de l’armée rouge contrôlent les axes stratégiques, les transports en commun sont interrompus : le piège vient de se fermer.
La tension monte entre les Occidentaux et le Pacte de Varsovie.
Les alliés mobilisent leurs forces le long du no man’s land.
Chacun s’observe, mais les Occidentaux assistent impuissants à la construction du mur.
Si pendant quelques temps certaines personnes profitent encore des failles du dispositif pour fuir à l’ouest, très vite le régime Est allemand peaufinera l’amélioration de la surveillance de la frontière. C’est ainsi qu’à partir de 1972, le mur deviendra infranchissable.
Le mur principal sera rehaussé et recouvert d’un socle arrondi, un second mur sera édifié, renforcé par des pièces et surveillé par des rondes incessantes de « vopos ».
Ce mur en coupant la ville en deux sur 45 kms séparera l’enclave occidentale de la RDA sur 120 kms.
Les seuls points de passage entre l’Est et l’Ouest se résumeront à ceux du check point Charlie et celui situé à proximité de la Gare de Friedrichstrasse.
Début novembre 1989, la RDA va connaître une effervescence sans précédent depuis le dernier soulèvement ouvrier du 17 Juin 1953.
Mais c’est surtout la visite officielle de Gorbatchev qui réveillera les consciences, dés lors, la population réclame davantage de libertés et des réformes mais se heurte toujours au mutisme d’un régime stalinien sur la défensive.
Le 9 Novembre 1989, le Conseil des Ministres de la RDA décide l’ouverture du Mur de Berlin et des frontières.
Dans l’euphorie générale, des milliers de Berlinois des 2 parties de la ville se retrouvent « sur » le mur pour célébrer la fin de 28 années de séparation.
Cet évènement marquera le début de la décomposition du régime Est Allemand.
L’implosion du système socialiste permettra la réunification de l’Allemagne, le 3 Octobre 1990.
Vingt ans plus tard après l’ouverture du mur, plus de 100 000 personnes répondront à l’appel d’ Angela Merckel et assisteront à l’événement sous une pluie battante.
Pour Angela Merkel cet anniversaire est de toute première importance puisqu’il «active » voire « ré »active les esprits sur ces évènements douloureux.
Une plaie qui ne doit guérir sous aucun prétexte sous peine d’oubli ou de récidive, qui s’est « matérialisée » par le tracé d’un « Mur de dominos géants » sur au moins 5 kms.
Ce lieu, aujourd’hui devenu propice à la visite et au culte fait revivre l’angoisse, la souffrance de ceux qui, impuissants, un soir d’Août de 1961 et en quelques instants ont été séparés de leur famille et de leurs amis par ce mur qui s’est dressé devant eux .
Le mur et ses morts :
Mort pour avoir voulu franchir le mur (76 morts entre 1961 et 1989)
Mort par crainte du déshonneur ou d’une humiliation.
Mort d’avoir trop attendu la disparition de ce mur, qui a subtilisé leur liberté.
Les personnalités présentes :
La présence de Lech Valesa et Mikhaïl Gorbatchev, l’un ancien Président Polonais et fondateur du (Syndicat Solidarnosc) et l’autre ex-numéro un soviétique relatait parfaitement cet état de fait.
Quant à la présence, entre autres, de Nicolas Sarkozy, Gordon Brown, Silvio Berlusconi, ce sont les liens affectifs avec Angela Merkel et leur statut de représentants de l’Europe qui prévalaient.
Daniel Barenbaüm et son concert de la liberté.
Le choix de ce chef d’orchestre israélo-argentin, n’était pas anodin, sa musique a sonné en rappel tous les pays concernés en commençant par Israël.
C’est sur le pont reliant la porte Berlin-Est à l’Ouest justement le point de passage qui avait cédé sous la pression populaire le soir du 9 Novembre 1989 que toutes ces personnalités se sont retrouvées
Malgré son message vocal diffusé pendant la cérémonie, Barak Obama (représenté par Hilary Clinton) a laissé le doute dans les esprits…
Place aux réjouissances
Le soir, un gigantesque feu d’artifice aux couleurs qui détonnent réchauffera les corps et les âmes.