L’Association pour la Recherche sur le Cancer (ARC) a décidé de faire de la recherche sur les glioblastomes un axe prioritaire. Elle soutient déjà de nombreuses recherches sur les glioblastomes et a décidé de financer, sur la durée, un projet d’envergure porté par Jean-Yves Delattre, Centre de recherche de l’Institut du Cerveau et de la Moelle / Hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris). Ses travaux visent à évaluer des thérapies ciblées afin de permettre aux patients atteints de glioblastomes de bénéficier au plus tôt de ces traitements.
Les glioblastomes constituent la majorité des tumeurs cérébrales primitives malignes et sont aussi les plus graves. La recherche dans ce domaine devient donc une priorité. Cette pathologie fait d’ailleurs l’objet, le 22 février prochain, d’une journée inter-cancéropôles*, dont l’ARC est partenaire, qui réunira à Marseille les plus grands experts français dans ce domaine.
Les glioblastomes, les tumeurs cérébrales les plus graves
Les glioblastomes forment la majorité des tumeurs cérébrales primitives malignes. Ce sont des cancers relativement rares, avec un nombre de cas en France évalué entre 1000 et 2000 par an.
Ce sont malheureusement des cancers de très mauvais pronostic pour lesquels les traitements actuels, reposant sur la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie, sont lourds et d’efficacité modeste. L’espérance de vie moyenne n’excède pas 15 mois et n’a pas significativement augmenté depuis 30 ans. Si cette maladie touche les adultes, elle touche également l’enfant. En effet, les tumeurs cérébrales constituent le deuxième cancer le plus fréquent chez l’enfant après les leucémies.
Etant donné la gravité de ces tumeurs, l’ARC a choisi de développer la recherche portant sur leur traitement. L’association a attribué un financement de 600 000 euros sur 18 mois pour la première étape d’un projet visant à évaluer de nouveaux médicaments personnalisés et plus efficaces pour les patients atteints de glioblastomes. L’association souhaite soutenir ces travaux dans la durée et envisage de les financer durant cinq années si les résultats intermédiaires sont satisfaisants.
Tester des nouveaux médicaments sur des modèles de glioblastomes en laboratoire
Le projet soutenu par l’ARC a pour objet d’établir de nouveaux modèles de glioblastomes en laboratoire : des « lignées de cellules tumorales». Il est mené par le Professeur Jean-Yves Delattre, le Docteur Ahmed Idbaih et leurs équipes. Ces derniers vont mettre en culture des cellules issues de tumeurs de patients atteints de glioblastomes, les stabiliser pour pouvoir les reproduire à l’infini afin de travailler de façon pérenne.
Ces nouveaux modèles permettront de tester des molécules anti-cancéreuses et de déterminer quelles sont les plus efficaces pour détruire les glioblastomes.
Dans un premier temps, les chercheurs vont créer dix modèles de glioblastomes in vitro, sur lesquels ils peuvent évaluer une série de médicaments. A l’issue de l’évaluation, ils doivent avoir identifié quatre thérapies ciblées efficaces.
Le transfert des thérapies ciblées vers les malades
L’ARC souhaite soutenir dans la durée, sur cinq ans, ce projet prometteur mené par une équipe reconnue internationalement pour ses compétences dans le domaine des tumeurs cérébrales. A l’issue de cette première phase, les instances scientifiques examineront les résultats produits afin d’envisager de prolonger le financement de ces travaux.
L’équipe du Professeur Delattre et du Docteur Idbaih a pour ambition de renforcer le lien entre chercheurs et médecins et de mener des travaux allant de la recherche fondamentale jusqu’à la recherche clinique. Ainsi, l’étape suivante va consister à tester in vivo les molécules ayant fait leurs preuves in vitro. A terme, l’objectif est d’évaluer, dans le cadre d’essais cliniques, leur tolérance et leur efficacité, auprès de patients atteints de glioblastomes.
L’idée globale est donc d’établir une « autoroute thérapeutique » permettant de transférer, vers les patients, dans les délais les plus courts possibles, ces nouveaux traitements ayant montré une efficacité au laboratoire dans des modèles précliniques de glioblastomes.
Financer la recherche sur les glioblastomes, une priorité pour l’ARC
Les glioblastomes sont des cancers relativement rares. La recherche dans ce domaine, comme pour beaucoup de maladies rares, est moins développée que pour des cancers plus fréquents. Pour autant ce sont des cancers de mauvais pronostic. L’ARC a choisi de développer les recherches portant sur ces cancers rares et graves pour pallier ce problème. C’est d’ailleurs un des axes scientifiques, définis par l’association, méritant d’être financés de manière prioritaire. En 2011, l’association a choisi de financer 9 projets pour un montant de plus de 1,1 million d’euros sur ce thème. Elle soutient des projets visant à comprendre les mécanismes moléculaires responsables de la formation des glioblastomes et de leur capacité invasive dans d’autres zones du cerveau ; elle soutient également des travaux pour élaborer de nouveaux traitements.
L’essentiel sur l’Association pour la Recherche sur le Cancer (ARC)
L’Association pour la Recherche sur le Cancer participe activement à la lutte contre le cancer en France en finançant les projets de recherche en cancérologie les plus porteurs et les plus innovants. Son espoir est de guérir, d’ici 10 à 15 ans, 2 cancers sur 3 (au lieu de 1 sur 2 aujourd’hui).
Pour donner aux chercheurs les moyens de conduire leurs projets et couvrir l’ensemble des champs de la cancérologie, l’association consacre chaque année plus de 30 millions d’euros à la recherche sur le cancer et à la diffusion de l’information sur les avancées des connaissances. L’association, qui ne bénéficie d’aucune subvention publique, finance ainsi plusieurs centaines de projets de recherche, grâce au soutien de ses donateurs et testateurs.