L’équipe du Pr Chabolle, chef du service ORL de l’hôpital Foch de Suresnes teste pour la 1ère fois en France un nouveau dispositif pour améliorer la situation des personnes souffrant d’apnée du sommeil.
Le Syndrome d’Apnée obstructive du Sommeil (SAOS) est une maladie respiratoire qui a des conséquences graves sur la santé. Nuit après nuit, le sommeil est perturbé et sa qualité altérée.
À chaque apnée, le coeur et le cerveau subissent un stress.
Jusqu’ici les moyens de traiter l’apnée du sommeil étaient : la diminution du poids chez les obèses, le port d’un masque de ventilation nocturne (relié à un compresseur d’air par un tuyau), la mise en place la nuit d’une prothèse dentaire qui avance la mâchoire inférieure et la langue et enfin, la chirurgie.
Une nouvelle technique pour venir en aide aux patients est actuellement testée. Nommée « Inspire Medical System », elle devrait permettre d’éviter les inconvénients de ces méthodes
Une dizaine de centres américains et européens testent actuellement ce nouveau dispositif. L’hôpital Foch est le premier hôpital en France à participer à ces tests.
Un système ingénieux
Le dispositif comporte un petit pacemaker mis en place sous la clavicule. Son but : stimuler le nerf de la langue, pour qu’elle puisse, durant le sommeil, se projeter légèrement en avant au moment de l’inspiration et ainsi empêcher l’apnée.
Il est relié par des fils conducteurs à deux électrodes : l’une située sous la peau, au niveau du cou, au contact du nerf de la langue ; l’autre implantée au niveau du thorax, entre deux côtes. L’intervention s’effectue sous anesthésie générale.
L’électrode du thorax détecte le début de l’inspiration et adresse un signe au pacemaker, lequel va envoyer une stimulation sur l’électrode touchant le nerf de la langue. À la fin de l’inspiration, la stimulation s’arrête et l’expiration est normale. Avec cette technique mini-invasive, le chirurgien n’intervient pas dans la gorge.
Des résultats encourageants
Les résultats sont très prometteurs : sur plus de 100 patients implantés depuis un an, le taux de succès dépasse 80 %. On peut espérer bénéficier d’une généralisation de ce système d’ici deux à trois ans. Rappelons que ces apnées touchent 3 à 4 % des adultes et que chez les enfants, ce trouble est responsable de 70 % des opérations des amygdales.